Résultat de l’Evaluation rapide de protection

EVALUATION RAPIDE DE PROTECTION 

RESUME ANALYTIQUE
 
Période de l’ERP
 Du au  20-24 Décembre  2024, soit 5 jours de collecte des données
Zone d’évaluation
Zone de Santé Rurale de MUTWANGA : Aire de Santé de NZENGA, Aire de Santé de
 Bulongo, Aire de Santé Lume
1. Mouvement des Populations
Les PDIs enquêtés ont témoigné d’une forte envie de retourner dans leurs communautés d’origine, soit 76 % de ces derniers souhaitent retourner, mais des problèmes tels que le transport, la crainte de trouver leurs maisons déjà détruites ou en état de délabrement très avancé et le manque de la vraie information concernant la sécurité dans la zone, évoqués par 7% des PDIs, aussi la résurgence des  hostilités sur le tronçon MBAU-KAMANGO au PK 25  dans la nuit du Lundi, le 02 Décembre 2024 laquelle attaque avait occasionnée la mort de 15 personnes et dans certaines contrées du territoire IRUMU restent nettement dissuasifs. Un mouvement pendulaire pour les retournes a Lume 97% et pour les PDIs verra les Zones de  leurs provenance 56% s’observe . C’est surtout l’homme qui précède, les enfants et leurs mères suivent après s’être rassurés que la sécurité est garantie dans leurs zones de provenance. 
2. Accessibilité physique
  La commune rurale de Bulongo,Lume et le village Kyavitumbi se situent  dans la zone de sante de Mutwanga. C’est ces Zones qui hébergent les aires de sante cibles par l’ERP ; aire de sante de Bulongo,Lume et Nzenga. Toutes ces contrées  sont physiquement accessibles pendant toutes les saisons en véhicules de toutes marques.il sied de signaler qu’un petit aérodrome se trouve au nord de la commune de Bulongo dans le village de Hurara  appartenant à l’ICCN-VIRUNGA.
3. Sécurité
La zone est sécurisée par la PNC, les FARDC, l’ANR, l’UPDF (force étrangère de la République Ougandaise). Pour le moment, la Zone  traverse une accalmie.
4. Communication
Malgré les congestions observées lors de la communication, la zone est couverte par le réseau airtel  très  utilisé par la communauté (98%),VODACOM et ORANGE couvrent certains endroits difficilement.
5. Actions prioritaires
Impliquer les forces de défenses et de sécurité dans la lutte contre les VBG,
Mettre en pratique des lois pour l’élimination des discriminations basée sur le genre
Mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité 1325, 1820, 1888 et 1889.
 
6. La promotion de la résolution des conflits et de la coexistence :
 
Autonomiser les femmes, favoriser l’accès des femmes aux services de prise en charge des VBG,
Assistance juridique et judiciaire des survivants de VBG 
La désignation ou renforcer les points focaux de lutte contre les VBG dans les communautés.
Renforcer les capacités des organisations de la Société civile, de protection du genre et l’implication des comités locaux de protection sur l’ensemble de la Zone de Santé de Mutwanga,
L’impliquer les jeunes filles pour la promotion de la collecte et le référencement, l’uniformisation des outils de collecte sur les VBG,
La création d’une base de données et d’une ligne verte constitueront des acquis importants dans la promotion et la protection des femmes contre les VBG dans cette zone. 
 
7. Sécurité et protection générale
Le 18 Mars 2024 à LUME ; il y avait un phénomène d’autodéfense organisé par la jeunesse pour prévenir l’éminente incursion des ADF/MTM. Cet événement à la base de l’indexation de la jeunesse. Parmi ces jeunes, les uns sont emprisonnés (plus de 16 jeunes) et les autres sont obligés de quitter ce milieu devenu hostiles.
Cette même jeunesse ne voulait même pas la présence de la force de défense dans la contrée les suspectant d’être complices avec les ADF/MTN.
Chaque semaine, la population est soumise à un salongo et la circulation est limité à partir de 19h00 à Lume,21h00 à Kyavithumbi et à Bulongo aucune restriction.
Ces éléments exercent l’autorité dans les localités ciblées et sont à l’origine de nombreuses violations des droits humains. Extorsion des téléphones, argent et rouent les coups et blessures à tous ceux qui seront visibles pendant ces heures de patrouilles.
Ils sont cités parmi les auteurs de viols dans cette zone.
Une part importante de la population ne possède pas de documents d’identité, ni d’acte de naissance pour les enfants.
Mener un plaidoyer auprès des autorités administratives et judiciaires pour la libération de ces jeunes après analyses minutieuse de leur culpabilité. Et
demander également aux autorités locales en charge de la protection de la population locale à sursoir les arrestations arbitraires et aux travaux forces.
Mener des lobbyings auprès des autorités administratives pour l’octroi des ATP, aussi contacter les agents de CENI pour obtenir des duplicatas des documents d’identité pour les personnes les ayant perdus ou laissés dans leur localité d’origine auprès de la CENI. Quant aux enfants sans acte de naissance, mener des lobbying auprès de CTLA,UNHCR afin de mener une campagne de rattrapage pour lutter contre l’apatridie
 
8. Structure de la population

Les cas des ENA n’ont pas été clairement déclarés dans tous les aires de santé enquêtés. Sauf à Lume ou deux cas ont été soulignés et sont hébergés dans une famille des résidents.
Remise en niveau de services de tutelle, les organisation afin de prendre aux sérieux la situation des enfants.
 
9. Protection de l’enfance

Selon les participants à l’évaluation, la grande majorité des cas de viols ne sont pas dénoncés par peur stigmatisations, et pas peur des répercussions lorsqu’il s’agit de personnes porteuses d’armes.
A LUME les informateurs clés ont déclarés que environs 16 garçons mineurs sont emprisonnés dans la prison centrale de Beni KANGBAYI calomniés d’appartenir aux miliciens Mai-Mai qui résistaient jadis aux forces de défenses et de sécurités. Plusieurs autres sont obligés de  fuir  la répression des outils de sécurités vers une zone où ils se sentiront en sécurité.
Sensibilisation des membres de la communauté sur les risques de protection de l’enfance et les services disponibles. Les sensibilisations devront couvrir les droits des enfants (y compris l’interdiction des mariages d’enfants), et la protection contre l’exploitation et les abus sexuels
Mettre en place des EAE d’urgence afin d’occuper les enfants et réduire leur exposition aux risques de violations. Dans ce cadre, mener une action de plaidoyer pour que étendent leurs activités
Espaces Amis d’Enfants dans la Zone de santé de Mutwanga
(Cluster Protection)
Appui en formations professionnelles             pour
l’apprentissage des métiers des jeunes adolescent.e.s
Vérifier les allégations d’enrôlements d’enfants auprès des GA concernés, et les sensibiliser sur le droit international humanitaire (Cluster Protection, CICR)
 
10. Violences basées sur le genre

La plupart des femmes déplacées et autochtones ont déclaré que certains endroits de la zone de l’évaluation ne sont pas complètement sécurisés et qu’il faudrait les éviter, tels que les champs éloignés des villages, les chemins de brousse à la recherche de bois notamment vers le parc national de Virunga pour la commune de Bulongo et à l’entrée de la commune de Lume, les champs à proximité des positions des éléments des Forces de défense. Les bananeraies et les cacaoyers sont des milieux ou se développent les VBG. Le prix élevé de cacao est également un facteur favorisant les VBG déclaraient 5  tenanciers de dépôt  /acheteurs des cacao interviewés.
Renforcer les capacités des structures de protection communautaire, y compris les relais communautaires et RECOPE sur les notions de VBG et l’orientation des cas (VBG, PE), et mettre à la disposition des PFP des outils de sensibilisation (ACOPE,SOFEPADI)
Organiser des sensibilisations sur les risques de VBG et sur le circuit de référencement auprès des populations hôtes et déplacées, y compris à travers des points focaux de protection au niveau local
Faciliter l’orientation et le référencement des cas vers les services de prise en charge (médicale, psychosociale, accompagnement juridique et réinsertion économique), y compris à travers une assistance pour le transport
Collaborer avec les autres acteurs pour mettre en place des protocoles de collaboration en vue d’une meilleure gestion des cas et prise en charge holistique
Faciliter le développement d’un plan de protection communautaire dans la zone de l’évaluation pour identifier des réponses locales aux risques de protection identifiés
 
11. Accès aux services  de Base

Les personnes déplacées n’ont pas les ressources pour acheter les NFIs qu’ils ont perdu suite au déplacement et ont des opportunités de moyen d’existence très limitées (Les PDIs constituent une main d’œuvre à moindre cout pour les autochtones)
Difficultés de production agricole, qui seraient dues aux problèmes de non accès à la terre arable. 
Les services de santé sont situés à une distance atteignables n’est pas accessible sur le plan sécuritaire. 
En matière de WASH :
85% de latrines sont mal construites et constituent un danger pour les enfants
A LUME, l’eau de boisson pose problème. Pendant la crue, la rivière LUME détruit les champs riverains, emporte les enfants dont 2 cas très récents  au mois de Décembre ont déclaré les personnes clés interviewées
Fournir une assistance d’urgence aux PDIs et familles d’accueil en cash inconditionnel multi usage, vivres et AME (PAM,UNFPA)
Appuyer les PDIs, et familles d’accueil vulnérables avec des activités génératrices des revenus afin de permettre aux personnes affectées par la crise de s’auto-suffire et prévenir les stratégies de survie négatives
Mener un plaidoyer auprès d’OCHA          pour
positionnement des acteurs WASH pour la réhabilitation des sources d’eau et la construction de latrines (Cluster Protection, OCHA)
 
12. Lutte anti –mines

Les communautés de cette zone de Sante de Mutwanga ne sont  pas édifiée par rapport  à lutte anti-mine.
Mise en œuvre des émissions radio diffusées en rapport à ces thématiques.
Logement, Terre,
Propriété,
Ressources
Naturelles

Les populations déplacées n’ont pas de terres, ils travaillent comme journaliers dans les champs de la communauté hôte. 
Les familles d’accueils ont des difficultés d’accès à la terre, notamment dus aux menaces d’expulsion des champs à défaut de paiement des frais de location,l’existence des conflits fonciers persistants entre les acquéreurs et les locataires, et la présence des plusieurs enfants sans terres parce que leurs pères n’en possédaient pas ou n’étaient pas de vrais successeurs du défunt propriétaire terrier.
La majorité des familles déplacés sont logés par les familles d’accueils. Les participant.e.s aux discussions n’ont pas rapporté de problèmes de promiscuité.  
Mener un plaidoyer auprès de l’autorité provinciale (à travers les services de territoire ) afin de renforcer les activités de prévention et résolutions des conflits fonciers 

Cohésion sociale
2
La communauté de la zone de santé de Mutwanga est hospitalière. Elle vit pacifiquement avec les déplacés. Cette attitude permet aux déplacés de s’intégrer aisément et à développer le plus vite possible la résilience.
Bien qu’il y ai collaboration parfaite entre les PDIs et les autoctones,les terres arables posent  problèmes.il convient de proposer une forte sensibilisation pour résoudre le problème de la terre.

SUGGESTIONS
Suggestions
Pour répondre aux besoins de protection, on suggère que le Cluster de Protection incluant le sous-groupe sur la protection des enfants et la violence basée sur le genre prennent les mesures suivantes :
Effectuer régulièrement des missions d’évaluation sécuritaire et des besoins humanitaires dans les zones potentielles de retour des PDIs afin de fournir les informations actualisées et faciliter une prise de décision éclairée sur les interventions prioritaires. 
Privilégier les programmes et les projets visant le relèvement communautaire en parallèle avec l’assistance traditionnelle en situation d’urgence.
Etablir un mécanisme de référencement entre organismes afin d’apporter une réponse adaptée aux problèmes de protection.
Renforcer les mécanismes de prévention et de réponse immédiate dans les cas de violence, exploitation et abus des enfants et des femmes favorisant des plaintes dans les cas de graves violations.
Initier des activités d’ordre à réduire les pratiques sociales communautaires qui exposent les enfants à la violence, abus et exploitation.
Sécurité, services sociaux et cohésion sociale 
Considérant les tensions latentes inhérents aux conflits fonciers, les conflits, il sera important de prioritiser des activités qui puissent encourager une coexistence pacifique entre les propriétaires des plantations,des concessions
Privilégier les programmes ou projets visant le relèvement communautaire en complémentarité avec l’assistance traditionnelle en situation d’urgence dans cette zone de sante de Mutwanga.
Veillez, dans les zones de retour volontaire d’initier des actions visant à offrir une assistance basée sur des vulnérabilités et auprès des autorités en vue d’une lecture de la situation conformément aux principes humanitaires.
Vu le faible accès aux services sociaux de base, il y a nécessité de leur rétablissement pour réduire la vulnérabilité des populations en favorisant un accès inclusif pour les bénéficiaires. 
Assistance et Monitoring de protection   
Etablir un système de référencement opérationnel et faciliter l’information sur les offres de services avec une attention particulière à leur fonctionnalité dans le cadre de la réponse. 
Assurer que les capacités des équipes de monitoring sont renforcées sur différents domaines (les principes directeurs relatifs aux déplacés internes, protection à base communautaire, l’identification des vulnérabilités et leurs besoins) de façon continue. 
Alimenter l’aide humanitaire d’analyse contextuelle et information ponctuelle afin de pouvoir attendre les plus vulnérables et prévoir une réponse adéquate et en conformité avec les principes humanitaires.
Renforcer la capacité des organisations de la société civile et installer les boîtes à plaintes dans les endroits les plus chauds afin d’identifier les cas de violations et fournir l’assistance juridique adéquate et de proximité.
Violences basées sur le genre 
Mettre en place des interventions de protection préventives et d’assistance afin d’encourager et de favoriser les plaintes. 
Fournir des services de réponse multisectorielle aux cas de VBG et développer un système de référencement afin de mitiger des effets néfastes sur l’état de santé, l’état mental et psychosocial des survivantes.
Etablir une cartographie de prévention des VBG avec des acteurs et des services disponibles et fonctionnels afin de fournir aux survivantes des services adéquats.
Etablir un mécanisme de contrôle et qui puisse sanctionner les auteurs des actes d’exploitation sexuelle et abus.         
Protection de l’enfant 
Établir et veiller au bon fonctionnement d’un environnement protecteur des enfants à base communautaire.
Etablir un système de suivi et de reporting des violations les plus graves tout particulièrement l’exploitation sexuelle et la violence.
Fournir des informations sur l’assistance juridique et sur la documentation civile y compris l’enregistrement des naissances.  
Elaborer les programmes de protection et de réinsertion des enfants associés aux forces et groupes armés dans un cadre qui privilègie la cohésion sociale. 
Favoriser des programmes de protection multi dimensionnelles avec une attention particulière à l’appui psychosocial pour les enfants mais avec une forte implication des parents et des communautés. 

Conclusion :  
Les communautés enquêtées ont mis en évidence le manque d’espaces sûrs pour les femmes et les enfants. Parallèlement, l’absence de réponse humanitaire constitue un motif de déplacement secondaire, voire de retour spontané, sporadique et précaire, selon les communautés  PDIs enquêtées.
L’évaluation a révélé de nombreux risques de protection de l’enfance. La vulnérabilité économique dans la zone – notamment due aux déplacements – conduit à l’augmentation
 
alarmante des stratégies de survie négatives pour les filles, à savoir le mariage précoce et le sexe de survie. Les filles sont donc plus à risque de grossesses précoces, et ne sont pas informées sur la planification familiale ou la prévention des IST.
En plus des besoins de protection identifiés, les personnes déplacées font face à de nombreux besoins suite à la perte de leurs biens non alimentaires et de leurs récoltes suite au déplacement. Ils ont des besoins en vivre, en articles NFI essentiels (ex. literie), et un soutien aux moyens de subsistance.      
Au vu des résultats présentés dans ce rapport et des besoins prioritaires exprimés par les populations lors des entretiens et dans les groupes de discussion, une intervention protection et des actions de plaidoyer sont nécessaires pour répondre aux problèmes de protection identifiés dans la zone évaluée.    

Ohav-rdc Webmaster

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